L’Eutonie se transmet. Sa pédagogie laisse à chacun le soin, le temps, de s’engager dans telle proposition d’attention, de posture, de mouvement. Elle est non-directive. Chacun chemine, à son rythme, à partir de son état premier vers une découverte toujours actualisée de son corps, de sa sensibilité, de sa mobilité, avec la perception et l’utilisation qu’il a alors de son corps, de sa disponibilité psycho-affective, de son désir. L’Eutonie est d’abord un vécu, une expérience.
L’Eutonie choisit, dans sa transmission, d’utiliser des termes simples, principalement ceux qui désignent le corps, termes anatomiques, des notions dites objectives qui laissent à chacun la possibilité de les entendre à sa manière, à partir d’un édicté qui se veut d’une certaine neutralité, pour ne pas influencer justement cette appropriation qu’en fait chacun. Elle évite les injonctions, les suggestions, les images ou visualisations.
La neutralité souhaitée dans la pratique, et dans sa transmission, reconnait la personne dans ce qu’elle est, et ce qu’elle peut, et ouvre un devenir à ses potentialités, la renforçant dans son caractère unique, mouvant et libre. « Cette présence nécessite en même temps une neutralité d’observation et une ouverture qui ne doivent pas être influencées par l’attente d’un résultat défini. Cette neutralité d’observation et cette ouverture sont les conditions fondamentales du développement eutonique. » (Le corps retrouvé, G.A, p 23).